Dans le cadre de la Session Extraordinaire de son Bureau Directeur
Le vendredi 21 juillet 2017 s'est achevée la Session Extraordinaire du ''Noyau Critique'', Association de Journalistes Culturels et de Critiques d'Art pour le Développement. Débutée le jeudi 20 juillet, cette réunion avait, comme unique question, à l'ordre du jour, la situation déplorable créée à la corporation des journalistes culturels béninois par la participation des artistes du Bénin aux 8èmes Jeux de la Francophonie, du 21 au 31 juillet 2017, en Côte d'Ivoire. A l'issue de sa Session Extraordinaire, le Bureau Directeur du ''Noyau Critique'' a rendu public un Communiqué de presse.
Communiqué de presse
Non à la martyrisation
des journalistes culturels !
Le Bureau Directeur du ’’Noyau
Critique’’ s’est réuni en une Session Extraordinaire, à Cotonou, du 20 au 21
juillet 2017, pour se prononcer sur la situation, à triple niveau, générée par
la participation des artistes de notre pays, le Bénin, aux 8èmes Jeux de la
Francophonie, du 21 au 30 juillet 2017.
Le premier niveau du
scandale a consisté, pour le Secrétariat Général à la Présidence de la
République, à écarter, délibérément, pour des raisons budgétaires »,
trois artistes parmi les huit, officiellement et rigoureusement sélectionnés
par la Francophonie, pour participer à une compétition planétaire. Il s’agit d’un
comportement profondément délétère, pour l’univers des Arts et de la Culture du
Bénin, qui, par la suite, a généré l’affaire ’’Mireille Gandébagni’’, du nom de
l’une des artistes écartés.
Cette situation
interpelle l’ensemble des artistes et des acteurs culturels du Bénin, dont bon
nombre sont souvent victimes de ce genre de machination, et qui communiquent
rarement là-dessus, de peur de représailles ultérieures. Dans le cas du
scandale largement répandu et déploré au Bénin, en Afrique et à travers le
monde, par le biais de son relais sur les réseaux sociaux, il faut saluer le
courage qu’a manifesté la jeune écrivaine, Mireille Gandébagni qui, devant le
constat administratif de son écartement, a choisi de ne pas se laisser faire,
de ne pas se taire, ce qui a conduit à la révélation de l’affaire, preuves à l’appui,
à des journalistes culturels qui, sans tarder, en ont fait un large écho dans
tous les canaux d’information et de diffusion dont ils avaient la maîtrise.
Ainsi, dans le but de
mettre fin au traînement dans la boue de l’honorabilité du Chef de l’Etat, du
Gouvernement et de son Ministère du Tourisme et de la Culture, des mesures
urgentes furent prises, à des niveaux élevés et insoupçonnés de la gestion des
affaires de l’Etat, pour une réparation urgente de l’injustice, ce qui a abouti
à la réintégration de Mireille Gandébagni et, notamment, du photographe d’art,
Yannick Folly, dans la liste des artistes sélectionnés par la Francophonie pour
participer aux Jeux de l’année 2017, en Côte d’Ivoire.
Ainsi, de fait, entre
autres, ces deux artistes, ré-inclus dans la délégation béninoise, ont effectué
le départ du Bénin vers la Côte d’Ivoire, dans l’après-midi du mercredi 19
juillet 2017. Ceci est un dénouement heureux que salue le Bureau Directeur du ’’Noyau
Critique’’, au nom de tous les journalistes culturels membres de cette
Association de Journalistes Culturels et de Critiques d’Art pour le Développement.
Par ailleurs, le Bureau
Directeur du ’’Noyau Critique’’ en appelle à l’observation permanente et à la
vigilance accrue des artistes et des acteurs culturels, de même qu’à celles de
l’opinion publique nationale et internationale, afin que de pareils cas d’exclusion
soient diligemment dénoncés, et pour que Mireille Gandébagni ne soit pas, plus
tard, punie de son courage, par quelque manœuvre que ce soit, venant des
autorités de notre pays, à son retour de la Côte d’Ivoire, et à la reprise de
ses activités, au Bénin.
Quant au deuxième niveau
de l’Affaire ’’Mireille Gandébagni’’, il se rapporte à la renonciation par les
artistes marionnettistes à leur participation aux 8èmes Jeux de la Francophonie.
En effet, pour des raisons de « restrictions
budgétaires », les marionnettistes ont vu amputer leur groupe de deux
membres, ce qui a amené ces cinq artistes, du fait de la rupture de la cohésion
de leur spectacle, à renoncer solidairement à se rendre à Abidjan. Gravissime !
Le Bureau Directeur du ’’Noyau
Critique’’ analyse comme extrêmement grave le fait pour le Président Patrice
Talon, son Gouvernement et son Ministère de la Culture d’avoir laissé se
concrétiser ce retrait, sans lever le petit doigt, privant les marionnettistes
de l’opportunité de faire évaluer leur spectacle, à un niveau aussi élevé d’une
compétition internationale. N’aurait-on pas pu purger la liste officielle de la
délégation béninoise des artistes de deux accompagnateurs ? Cela n’aurait-il
pas permis de récupérer les deux marionnettistes exclus et, par conséquent, de
reconstituer leur indestructible groupe de cinq acteurs ?
Enfin, le troisième
niveau scandaleux de l’Affaire ’’Mireille Gandébagni’’ tient à la participation
officielle des journalistes culturels à la couverture des 8èmes Jeux de la
Francophonie, dans le volet culturel de ces manifestations compétitives.
La consultation de la
liste des membres de la délégation des artistes, dirigée par M. Bernard
Bétinida, Directeur Adjoint des Arts et du Livre, permet de remarquer la
présence d’un ’’journaliste culturel’’ ayant effectivement fait le déplacement
de la Côte d’Ivoire, le mercredi 19 juin 2017 : Magloire Dato !
En questionnant les
faits, le Bureau Directeur de l’Association culturelle ’’Le Noyau Critique’’ ne
parvient pas à trouver les traces permanentes et actualisées des activités
professionnelles du Sieur Magloire Dato, dans le secteur des Arts et de la
Culture, au Bénin, qu’il s’agisse, notamment, de la couverture médiatique des
manifestations dans ce domaine, de la publication d’articles ou de sa participation
à des formations initiées par les associations y opérant.
Connu comme le
Directeur de Publication du quotidien ’’L’Actualité’’, le Bureau Directeur du ’’Noyau
Critique’’ s’interroge sur les critères ayant permis de choisir M. Magloire
Dato comme le journaliste culturel devant appartenir à la délégation des
artistes. N’aurait-il pas été plus pertinent pour le Président Patrice Talon,
son Gouvernement et son Ministère de la Culture de se référer aux trois associations
des Journalistes Culturels pour que, de commun accord, elles désignent un
professionnel approprié, versé dans le traitement continuel de l’information
culturelle, aux fins d’une participation de qualité des journalistes culturels
aux 8èmes Jeux de la Francophonie ?
Avoir décidé de passer outre
un processus aussi bien consensuel que rationnel met le Président Patrice Talon,
son Gouvernement et son Ministère de la Culture dans une situation de
fragilisation, de tuerie et d’enterrement de la corporation des journalistes
culturels, un catastrophisme déplorable contre lequel s’insurgent avec
véhémence les journalistes culturels réunis au sein de l’Association ’’Le Noyau
Critique’’, et représentés par son Bureau Directeur. Un tel procédé de
désignation donne l’impression que le Président Patrice Talon, son Gouvernement
et son Ministère de la Culture considèrent que les journalistes culturels
doivent suer sang et eau, se tuer à la tâche, avoir des salaires ridicules,
travailler sans salaire, pour la grande majorité d’entre eux, mais ne doivent jamais
jouir des rares avantages liés à leur métier si difficile que peu de
professionnels des médias veulent bien se sacrifier pour l’exercer.
Le Bureau Directeur du ’’Noyau
Critique’’ constate avec amertume l’état de dénuement dans lequel végètent les
journalistes culturels et où travaillent à les maintenir les autorités
gouvernementales, par de tels comportements d’exclusion et de dérision.
Le Bureau Directeur du ’’Noyau
Critique’’ prend à témoin de cette situation, le peuple béninois, les artistes
et tous les acteurs culturels, la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la
Communication (HAAC), les structures faîtières des journalistes béninois que
sont le Conseil National du Patronat de la Presse et de l’Audiovisuel du Bénin
(CNPA-Bénin) et l’Union des Professionnels des Médias du Bénin (UPMB), l’opinion
publique nationale et internationale, afin qu’il soit mis fin à la
martyrisation des journalistes culturels.
Cotonou, les 20
et 21 juillet 2017
Pour le Bureau
Directeur de l’Association culturelle ’’Le Noyau Critique’’,
Le Président,
Marcel
KPOGODO