mardi 3 septembre 2013

Isdeen Adamon tient son concert à l'Institut français du Bénin

Quand l’ ’’Afro-houngan’’ électrise et ’’scotche’’


La soirée du samedi 13 juillet a permis à Isdeen Adamon et à son orchestre, ’’Mètalokan’’, de se produire à la Paillote de l’Institut français du Bénin. A la fin du concert, le public en redemandait.


Isdeen Adamon, en pleine démonstration de son talent de chanteur et de guitariste
L’ ’’Afro-houngan’’ a plu et émerveillé ! C’est une musique développant un rythme proche de la musique Afro-beat du Nigeria, seulement qu’avec le tam-tam ’’Houngan’’ des régions lacustres du Bénin, une saveur authentique se dégage et permet de rétablir une certaine spécificité. En effet, l’absence des tambourins que les percussionnistes jouent, accrochés à l’épaule, enlève à l’ ’’Afro-houngan’’ des relents de ’’Djoudjou music’’ que le saxophone avait tendance à appeler de tous ses vœux.
Par ailleurs, la paillote de l’Institut français du Bénin a vibré au rythme d’une musique joyeuse et joviale, enivrante qui ne laissait pas indifférent. Aussi bien la batterie, menée de main de maître par Arnaud Ngoutta, le saxophone aux notes harmonieusement déclamées par David Sax, que le piano d’Achille Bilandou, la guitare basse de Mariano Hintègni et le chœur rythmé à la cascagnette d’Aubierge et de Blanche, complétée par les percussions ’’Houngan’’, voilà l’arsenal qui a dévoilé au public une musique qui vous entrait dans toutes les parties du corps, qui y était ressentie avec une puissance telle que ce corps n’avait pas d’autre choix, pour retrouver son équilibre du moment, que de bouger dans le sens de ce que les sens permettaient de percevoir comme rythme. Ce malingre noiraud aux dreadlocks d’Isdeen a piégé le public par une voix dont le timbre, avec le temps, se raffinera davantage, mais qui a proféré des morceaux en Yoruba, en Fongbé, en Anglais, notamment, distillant une joie de vivre communicative qui semble avoir emballé les plus réticents du public.

El-Rego, en scène
Entre temps, le grand El-Régo a fait son apparition, enveloppé des propos d’hommage de l’artiste du jour. Au départ du Doyen, l’ambiance Afro-houngan a repris de plus belle scène, électrisant Madame l’Ambassadeur de la France au Bénin, les Directeurs de la Cinématographie et de l’Ensemble artistique national, tout autant que le public qui, le top donné pour rejoindre le domicile, s’est vu comme ’’scotché’’ à son banc, refusant de vider les lieux et redemandant de cette ambiance musicale chaleureuse et vivifiante. Le signe d’une réussite totale pour Isdeen et ’’Mètalokan’’.
Cet orchestre, apparemment, déploie un mode de fonctionnement scénique qui ne noie pas tous les talents instrumentaux et vocaux dans et derrière l’image de la tête de pont qu’est Isdeen. Pour le concert de ce samedi 13 juillet 2013, cet artiste, qui sait aussi vigoureusement jouer du houngan, avait fait déplacer tout son arsenal, un orchestre apparemment ordinaire, mais de haute facture dont les membres ont déployé une énergie à la fois individuelle et collective, mettant en jeu une symbiose réconfortante. Rien n’y a été laissé au hasard, même l’accoutrement. Isdeen Adamon a laissé sa double potentialité de guitariste et de percussionniste exploser et a permis que, particulièrement, David Sax, Mariano Hintègni, Arnaud Ngoutta, Achille Bilandou, et même les deux choristes, les deux danseuses et les trois autres percussionnistes fassent leur show, chacun de son côté, de quoi révéler au public que chaque membre de l’orchestre appartenait à un véritable puzzle. Cette générosité d’Isdeen a payé : à la fin du concert, tout le monde allait le féliciter. Reste à Sourou Noudogbessi, son manager et celui de ’’Mètalokan’’, de jouer une partition de promotion de la sensibilité musicale d’ ’’Afro-houngan’’, à l’échelle sous-régionale et internationale. 

Marcel Kpogodo

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